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la grande vadrouille
18 avril 2008

A la rencontre des Akhas

Le lendemain matin, nous quittons nos bungalows pour nous rendre à l'office du tourisme afin d'avoir des informations sur le trekking dans la région. Sur notre chemin, nous passons l'endroit où est fêté le nouvel an (et oui ce n'est pas encore finit). Un groupe de personnes attablées, nous invite à nous joindre à eux, nous prenons donc notre premier repas Lao, il y a du sticky rice (un riz spécial cuit à la vapeur et qui est tout collé), des légumes et de la viande. En cette semaine de fête, il y a aussi du laolao, un alcool de riz très fort. Les gars n'ont pas vraiment le choix, refuser serait malvenu, Thierry qui ne boit pas d'alcool souffre un peu. Nous remercions nos interlocuteurs et nous nous remettons en marche. A l'office, on nous annonce qu'il y a deux personnes qui partent une heures plus tard, c'est bien plus avantageux financièrement pour nous alors nous faisons le choix de partir dans l'heure.

Avec nous pour ce trekking, un jeune couple de Suédois et nos deux guides Bounn et Shikkar. Nous devons marcher sept heures pour rejoindre un village Akha. Les paysages sont superbes, nous traversons une jungle bien dense, qui change d'aspect régulièrement. Nos guide sont très sympathiques, ils aiment bien déconner comme ils disent. Par contre il fait très chaud et la grande première montée nous fait sans doute perdre un demi litre de sueur. La pose déjeuner est  vraiment agréable, nous avons du sticky rice, de l'omelette, de la viande, des légumes cuisinés, un gâteau au riz et à la banane ainsi que de délicieuses petites bananes bien charnues et sucrées qui contiennent des graines, tout ça est servi sur des feuilles de bananier. Dans l'après midi, nous faisons une pause près d'une rivière où des femmes et des enfants sont en train de se baigner. En arrivant au village, une flopée de gamin nous accueillent. Il faut dire qu'il n'y a quasiment qu'eux au village. Les hommes, les femmes et les grands sont en train de travailler dans les champs. Le village est sur une colline, c'est très beau. Environ 80 maisons très rudimentaires en bambou, des animaux partout. Nous passons une très bonne soirée avec le peuple Akha. Ensuite Boun nous explique leurs coutumes parfois assez bizarres et pas  très respectueuses des femmes. Tous les soirs, les jeunes filles célibataires se retrouvent à un endroit du village, et les hommes qui le souhaitent ( y compris ceux qui sont mariés), peuvent en attraper une et la conduire dans un rice store (petite maison pour conserver le riz) pour faire son affaire. Le soir où nous sommes présents, des filles célibataires viennent nous masser, et déja une foule de mecs attend à la porte de notre chambre. En sortant, chacune se fait attraper, sous nos yeux choqués ! On aura du mal à savoir si elle sont consentantes ou pas.

La nuit aura été courte à cause de violents orages, après une petite soupe, nous partons pour cinq heures de marche. Le chemin est un peu boueux à cause de la pluie tombée pendant la nuit. Durant notre première pause, nous réalisons que les amies sangsues sont partout. Elodie décide après quelques minutes, de mettre son pantalon dans ses chaussettes. Elle se rendra compte ensuite que c'était déjà trop tard. En marchant elle sent quelque chose d'étrange au niveau de son aine, en touchant, elle s'aperçoit qu'il y en a une qui est montée jusque là et la retire. 20 minutes plus tard, elle en retire une seconde au même endroit. Notre pas est largement accéléré car il y en a partout qui escaladent nos chaussures. Nous sommes tous au taquet avec nos bâtons exterminateurs de sangsues. Il nous aura fallu que 2H45 pour arriver à la rivière près du village dans lequel nous passerons notre deuxième nuit. Nous savourons le repas et surtout l'absence des vampires de la forêt. Elodie se change et fait une petite sieste sur des troncs de bambous, à son réveil, Anthony lui fait remarquer le pouvoir anticoagulant des sangsues, ça saigne beaucoup. Après les moustiques du monde entier, les puces du Mexique et de l'Argentine, ce sont les sangsues du Laos qui se font un petit festin avec son sang.

Après la petite pause au bord de la rivière, nous nous rendons au village. Il y a encore une fois de nombreux enfants pour nous accueillir. Nous serons répartis pour la nuit dans différentes maisons du village. Mais en attendant, nous sommes accueillis dans la maison du second chef du village. Nous passons l'après-midi à jouer avec les enfants, observer deux hommes en train de forger des couteaux. Pour notre repas du soir, Shikkar est allé nous chercher un canard dans le village voisin. Petit à petit, les gens reviennent des champs et la maison se remplie. Anthony observe une scène qui le fascine et qui fascinera aussi Elodie lorsqu'elle verra la vidéo. Un enfant, d'un peu plus de deux ans, qui tette encore sa mère prend un couteau cinq fois plus gros que sa main. Il part couper du bambou qu'il entasse sur ses minuscules épaules. Les enfants ici sont de véritables warriors. Un autre enfant nous marque, l'aîné de la famille, il a environ 13 ans. Il nous parait vraiment très courageux, il est très présent dans toutes les tâches de la maison. Dès que celui-ci a été terminé, nous le voyons sortir ses cahiers et étudier. Il  aura d'ailleurs bien apprécié notre lampe frontale qui lui aura évité une gymnastique du coup pour tenir sa lampe entre son coup et sa tête. Le lendemain en retournant dans les champs, il nous qu'il est important de travailler pour nourrir la famille (préoccupation bien différente des ados de chez nous) Avec Thierry, nous restons dans la maison qui nous a accueilli pour la nuit. Alors que nous nous couchons, à côté de nous, le second chef du village débute son rituel journalier. Après avoir fait sa préparation, il s'allonge et commence à fumer ses pipes d'opium.

Ici l'opium fait partie des traditions. Elles sont pourtant en train de changer, un plan a été lancé dans la région pour stopper cette culture. Le prix de l'opium a donc monté, pour combler cela, les hommes le mélangent maintenant avec de l'aspirine. Des médicaments de substitution sont distribués, notre hôte nous les montre en nous disant qu'il veut arrêter la semaine suivante, il a l'air d'avoir été convaincu que ce produit n'est pas bon pour lui. Il est vrai que certains ne peuvent plus rejoindre les champs pour travailler et nourrir leur famille. Mais ça nous l'avons constaté dans de nombreux pays avec d'autres drogues, le plus souvent l'alcool.

Encore une courte nuit avec les orages et Thierry qui est malade. Au réveil, nous retrouvons nos coéquipier suédois malades aussi. Nous nous disons que ce tour du monde a du bien nous immuniser, nous pétons la forme. Encore quatre heures de marche, une pause dans un village Kamu et nous voilà de retour sur Vieng Phoukha. Nos relations avec nos guides ne s'arrêteront pas là, nous sommes attendus en milieu d'après-midi pour une partie de pétanque.

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